Peut-on mourir de l’apnée du sommeil : risques et conséquences graves

Peut-on mourir de l'apnée du sommeil : risques et conséquences graves

juillet 1, 2025

Résumé de l’article

Points clés À retenir
Définition et prévalence du syndrome d’apnée du sommeil Caractérisé par des arrêts respiratoires répétés durant le sommeil, touchant environ 5% des adultes de plus de 45 ans en France.
Facteurs de risque majeurs Le surpoids, l’âge avancé, les prédispositions anatomiques et la consommation d’alcool augmentent significativement les risques.
Dangers cardiovasculaires et mortalité Non traitée, l’apnée peut réduire l’espérance de vie de douze ans et multiplier le risque de mort subite nocturne.
Symptômes révélateurs Surveiller les ronflements sonores, réveils en sursaut, fatigue persistante et somnolence diurne excessive.
Complications graves Risques accrus d’AVC, troubles du rythme cardiaque, infarctus, diabète de type 2 et troubles cognitifs.
Traitements efficaces La Pression Positive Continue réduit significativement le risque cardiovasculaire et corrige presque complètement la surmortalité.

L’apnée du sommeil peut effectivement entraîner la mort si elle n’est pas traitée, principalement en raison des complications cardiovasculaires qu’elle provoque sur le long terme. Après des années à travailler comme infirmière puis sophrologue spécialisée dans les troubles du sommeil, j’ai vu combien cette question inquiète mes patients. Je me souviens encore de ce père de famille de 52 ans qui, terrifié après avoir lu des articles alarmistes sur internet, n’osait plus s’endormir de peur de ne jamais se réveiller. Comprendre les véritables risques de cette pathologie permet de mieux l’appréhender et surtout de la traiter efficacement.

Qu’est-ce que le syndrome d’apnée du sommeil et ses causes principales

Le syndrome d’apnée du sommeil (SAS) se caractérise par des arrêts respiratoires répétés durant le sommeil. Ces pauses peuvent durer de quelques secondes à plus d’une minute et se reproduire des dizaines, voire des centaines de fois chaque nuit. Environ 5% des adultes de plus de 45 ans en souffrent en France, représentant près de 1,6 million de personnes.

La forme la plus fréquente est l’apnée obstructive, causée par un blocage physique des voies aériennes supérieures. J’ai moi-même eu un choc en voyant mon premier enregistrement de sommeil – ces moments où notre corps lutte pour respirer sont vraiment impressionnants, même si nous n’en avons pas conscience.

Les facteurs de risque incluent :

  • Le surpoids et l’obésité qui entraînent un excès de tissus mous autour de la gorge
  • L’âge avancé car le tonus musculaire diminue avec les années
  • Une prédisposition anatomique comme un cou large ou des amygdales volumineuses
  • La consommation d’alcool et de sédatifs qui relâchent les muscles de la gorge

Les dangers cardiovasculaires et la mortalité indirecte

Contrairement aux idées reçues, on ne meurt pas directement par manque d’oxygène durant une apnée. Comme l’explique le Dr Gérald Kierzek : « Ce n’est pas l’apnée qui fait mourir, mais les facteurs de risques cardio-vasculaires que les patients cumulent. » Le Pr Ari Chaouat confirme également qu' »on ne peut pas s’étouffer dans la nuit » car les centres régulateurs du cerveau finissent toujours par redéclencher la respiration.

Toutefois, le danger est bien réel sur le long terme. Le SAOS non traité augmente considérablement le risque de mort subite cardiaque, particulièrement entre minuit et 6 heures du matin. Les études montrent qu’il multiplie le risque de mort subite nocturne par 2,57. Plus alarmant encore, selon le Dr Marc Sapène, l’apnée du sommeil non traitée peut réduire l’espérance de vie de douze ans.

Voici les principaux mécanismes qui conduisent à ces risques cardiovasculaires :

Mécanisme Conséquence
Hypoxie intermittente Privation répétée d’oxygène des tissus
Élévation du tonus adrénergique Hypertension artérielle chronique
Stress oxydant Inflammation systémique
Dysfonction endothéliale Remodelage vasculaire néfaste
Résistance à l’insuline Troubles métaboliques

Peut-on mourir de l'apnée du sommeil : risques et conséquences graves

Symptômes et complications graves à surveiller

Identifier les symptômes de l’apnée du sommeil est crucial pour agir avant l’apparition de complications graves. J’ai souvent vu des patients qui souffraient depuis des années sans savoir que leur fatigue chronique était liée à ce trouble.

Les symptômes les plus fréquents incluent des ronflements sonores, des réveils en sursaut avec sensation d’étouffement, une fatigue persistante malgré un temps de sommeil suffisant, des maux de tête matinaux et une somnolence diurne excessive. Cette dernière est particulièrement dangereuse, augmentant considérablement le risque d’accidents de la route ou du travail.

Au-delà de la mortalité cardiovasculaire, l’apnée du sommeil non traitée peut entraîner d’autres complications graves :

  1. Troubles du rythme cardiaque, notamment la fibrillation auriculaire
  2. Accidents vasculaires cérébraux (risque multiplié par 2,86 chez les hommes avec un indice d’apnées-hypopnées élevé)
  3. Infarctus du myocarde et insuffisance coronaire
  4. Diabète de type 2 et syndrome métabolique
  5. Troubles cognitifs et risque potentiellement accru de maladie d’Alzheimer

L’efficacité vitale des traitements disponibles

La bonne nouvelle est que des traitements efficaces existent. Le plus connu est la Pression Positive Continue (PPC), un appareil qui maintient les voies respiratoires ouvertes pendant le sommeil. Je me rappelle d’un patient de 62 ans qui, après seulement deux semaines de traitement par PPC, m’a dit qu’il avait l’impression « d’être revenu à la vie ».

Les études scientifiques sont formelles : le traitement par PPC réduit significativement le risque cardiovasculaire. L’étude de Marin et ses collaborateurs a même démontré une correction presque complète de la surmortalité après traitement régulier. Cette réduction du risque est particulièrement importante chez les personnes âgées de plus de 70 ans avec apnée sévère et chez les patients présentant des niveaux d’oxygène très bas pendant les apnées.

D’autres options thérapeutiques existent selon la sévérité du trouble et ses causes :

Les orthèses d’avancée mandibulaire peuvent être efficaces dans les cas légers à modérés. La chirurgie peut être envisagée dans certains cas spécifiques. Des modifications du mode de vie, comme la perte de poids, l’arrêt du tabac et la réduction de la consommation d’alcool, complètent souvent le traitement principal.

Quand faut-il consulter et les mesures préventives

Si tu te reconnais dans les symptômes évoqués ou si ton partenaire remarque que tu arrêtes de respirer pendant ton sommeil, ne tarde pas à consulter. Un diagnostic précoce peut littéralement sauver ta vie.

Le parcours de diagnostic comprend généralement un entretien médical approfondi, suivi d’un enregistrement du sommeil, soit à domicile (polygraphie ventilatoire), soit en laboratoire du sommeil (polysomnographie). Ces examens permettent de confirmer le diagnostic et d’évaluer la sévérité du trouble.

En attendant de consulter, certaines mesures peuvent améliorer la qualité du sommeil :

Adopter une position latérale pour dormir, surélever légèrement la tête du lit, maintenir un poids santé et éviter l’alcool et les sédatifs avant le coucher. Ces recommandations ne remplacent pas un traitement médical approprié, mais peuvent contribuer à réduire la fréquence et l’intensité des apnées.

L’apnée du sommeil est un trouble sérieux qui, sans traitement, peut effectivement réduire l’espérance de vie. Pourtant, avec un diagnostic précoce et un traitement adapté, les risques diminuent considérablement. N’hésite pas à parler de tes inquiétudes à ton médecin – parfois, une bonne nuit de sommeil peut être le premier pas vers une vie plus longue et plus saine.

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dylan.schreier83@gmail.com

Rédacteur de blog et journaliste, je navigue entre l’instantané du reportage et la réflexion du contenu long format. J’écris avec rigueur, curiosité et passion, en croisant les codes du journalisme et ceux de la rédaction web.

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