Faut-il signaler son apnée à l’assurance auto : obligations et risques

Faut-il signaler son apnée à l'assurance auto : obligations et risques

juillet 21, 2025

Résumé de l’article

Points clés À retenir
Obligation légale de déclaration La non-déclaration de l’apnée du sommeil expose à un refus de prise en charge en cas d’accident.
Impacts sur la conduite L’apnée provoque une somnolence diurne excessive multipliant les risques d’accidents de la route.
Cadre réglementaire L’arrêté du 18 décembre 2015 intègre l’apnée parmi les affections incompatibles avec le permis de conduire.
Conséquences de la non-déclaration Risques de poursuites pénales et nullité du contrat d’assurance selon l’article L113-8 du Code des assurances.
Solutions médicales Un traitement adapté permet généralement le maintien du permis sous contrôle médical régulier.

Faut-il signaler son apnée à l’assurance auto? Cette question préoccupe de nombreux conducteurs diagnostiqués avec cette affection du sommeil. Je peux te confirmer que la déclaration de l’apnée du sommeil à ton assurance automobile est une obligation légale. Cette pathologie affecte la vigilance au volant et peut compromettre la sécurité routière. Ne pas la signaler expose à des risques juridiques importants, notamment le refus de prise en charge en cas d’accident.

Qu’est-ce que l’apnée du sommeil et ses impacts sur la conduite

Comme ancienne infirmière, j’ai souvent rencontré des patients souffrant d’apnée du sommeil qui ignoraient les risques liés à la conduite. Le syndrome d’apnées-hypopnées obstructives du sommeil (SAHOS) se caractérise par des pauses respiratoires pendant le sommeil qui fragmentent les cycles et provoquent une somnolence diurne excessive.

Cette pathologie touche environ 4% de la population française et se classe selon sa gravité :

  • Légère : entre 5 et 15 pauses respiratoires par heure
  • Modérée : entre 16 et 30 pauses respiratoires par heure
  • Sévère : plus de 30 pauses respiratoires par heure

Je me souviens d’un patient qui s’était endormi au volant après avoir refusé de suivre son traitement par PPC (Pression Positive Continue). Heureusement, il n’avait heurté qu’un poteau, mais cet incident aurait pu être dramatique. La somnolence excessive augmente considérablement le risque d’accidents de la route, avec un facteur multiplicateur similaire à celui de l’alcool au volant.

Les symptômes diurnes comme la fatigue chronique, les difficultés de concentration et les troubles de l’humeur affectent directement les capacités de conduite. À long terme, l’apnée non traitée peut entraîner des complications cardiovasculaires comme l’hypertension artérielle ou les AVC, aggravant encore les risques au volant.

Apnée du sommeil et permis de conduire : que dit la législation

La réglementation concernant l’apnée du sommeil et la conduite automobile a considérablement évolué ces dernières années. L’arrêté du 18 décembre 2015, issu d’une directive européenne de juillet 2014, a officiellement intégré cette pathologie dans la liste des affections médicales potentiellement incompatibles avec l’obtention ou le maintien du permis de conduire.

Je l’ai découvert moi-même lors de mon diagnostic d’apnée modérée. Mon médecin m’a immédiatement informée de mes obligations légales concernant mon permis de conduire et mon assurance. La réglementation a été actualisée le 28 mars 2022, précisant davantage les conditions d’aptitude à la conduite pour les personnes atteintes d’apnée.

La déclaration de l’apnée du sommeil à ton assurance auto n’est pas qu’une simple formalité administrative, c’est une obligation légale qui engage ta responsabilité. Tu peux consulter plus d’informations sur les obligations et démarches liées à la déclaration d’apnée du sommeil pour comprendre l’ensemble des implications.

Type de véhicule Durée de compatibilité temporaire Conditions spécifiques
Véhicules légers 3 ans Contrôle médical obligatoire
Véhicules lourds 1 an Avis spécialisé pour la conduite de nuit

Faut-il signaler son apnée à l'assurance auto : obligations et risques

Risques et conséquences d’une non-déclaration à l’assurance

Ne pas signaler ton apnée du sommeil à ton assurance auto peut avoir des conséquences graves. J’ai accompagné une amie qui avait omis de déclarer son apnée à son assureur. Après un accident mineur causé par un micro-sommeil, la compagnie a découvert sa pathologie et a refusé de prendre en charge les dommages, invoquant une fausse déclaration.

En cas de non-déclaration, ton assureur peut non seulement refuser de te couvrir lors d’un sinistre, mais également :

  1. Engager des poursuites pénales à ton encontre
  2. Déclarer ton contrat nul et conserver les primes déjà versées (selon l’article L113-8 du Code des assurances)
  3. Te réclamer le remboursement des indemnités versées à des tiers

Dans les cas les plus graves, notamment si un accident entraîne des blessures graves ou un décès, les conséquences juridiques peuvent aller jusqu’à une peine d’emprisonnement et/ou une amende substantielle. La justice considère alors qu’il y a eu mise en danger délibérée d’autrui en dissimulant une condition médicale incompatible avec la conduite.

Traitement de l’apnée et maintien du permis de conduire

Heureusement, un diagnostic d’apnée du sommeil ne signifie pas forcément la fin de ta vie au volant. Depuis mon propre diagnostic, j’ai compris que la clé réside dans un traitement adapté et suivi rigoureusement.

Pour les formes légères d’apnée, des mesures hygiéno-diététiques comme la perte de poids, l’activité physique régulière et la réduction de l’alcool peuvent suffire. Les apnées modérées répondent souvent bien aux orthèses d’avancée mandibulaire (OAM), un dispositif que j’ai moi-même utilisé avec succès pendant plusieurs années.

Pour les formes sévères, l’appareil à pression positive continue (PPC) reste le traitement de référence. Il a transformé la vie de nombreux patients que j’ai suivis avec mon expérience de sophrologue spécialisée dans les troubles du sommeil. En dernier recours, certaines interventions chirurgicales peuvent être envisagées.

Un traitement efficace et bien suivi permet généralement le maintien du permis de conduire, sous réserve de contrôles médicaux réguliers. La reprise de la conduite est généralement autorisée environ un mois après un bilan médical spécialisé confirmant l’efficacité du traitement. C’est mon pneumologue qui m’a délivré ce précieux document attestant que mon apnée était sous contrôle, me permettant de continuer à conduire en toute légalité.

N’oublie pas que la priorité reste ta sécurité et celle des autres usagers de la route. Signaler ton apnée à ton assurance auto n’est pas seulement une obligation légale, c’est aussi un acte responsable qui te protège juridiquement tout en contribuant à la sécurité routière collective.

https://sommeil-profond.fr/

Clemence

Rédacteur de blog et journaliste, je navigue entre l’instantané du reportage et la réflexion du contenu long format. J’écris avec rigueur, curiosité et passion, en croisant les codes du journalisme et ceux de la rédaction web.

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