Pourquoi l’apnée du sommeil augmente-t-elle les risques cardiovasculaires : mécanismes et prévention

Pourquoi l'apnée du sommeil augmente-t-elle les risques cardiovasculaires : mécanismes et prévention

août 30, 2025

Résumé de l’article

Mécanismes et risques Explications détaillées
Apnée du sommeil : un danger cardiovasculaire méconnu Provoque des arrêts respiratoires répétés entraînant chute d’oxygène et micro-réveils nocturnes
Processus physiologiques déclenchés pendant les apnées Générer une hypoxémie, des variations du rythme cardiaque et une inflammation chronique de bas grade
Conséquences spécifiques sur le cœur Augmenter le risque d’hypertension artérielle, de fibrillation atriale et d’insuffisance cardiaque
Vulnérabilité accrue chez les femmes Présenter 30% de risque supplémentaire avec pic de danger pendant la grossesse et après la ménopause
Options de diagnostic disponibles Réaliser une polygraphie ventilatoire ou une polysomnographie pour mesurer les apnées nocturnes
Traitements efficaces Utiliser la PPC pour les cas sévères ou adopter des mesures d’hygiène de vie adaptées

À 3h du matin, quand l’insomnie te ronge et que tu t’inquiètes pour ta santé, cette question peut devenir obsédante : pourquoi l’apnée du sommeil augmente-t-elle les risques cardiovasculaires ? Après avoir souffert moi-même de troubles du sommeil pendant une décennie, j’ai plongé dans les recherches scientifiques pour comprendre ce lien alarmant. L’apnée du sommeil provoque des arrêts respiratoires répétés qui entraînent une chute d’oxygène dans le sang, des micro-réveils et une activation du système nerveux sympathique, créant un terrain propice aux complications cardiaques.

Plongée dans l’apnée du sommeil : quand le cœur suffoque en silence

Le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) touche entre 4 et 7% des adultes en France, et ce chiffre grimpe à 15% après 70 ans. Ce qui m’effraie, c’est que 80% des personnes concernées ne sont ni diagnostiquées ni traitées. J’ai été l’une d’entre elles pendant des années, ignorant les signaux que mon corps m’envoyait.

Quand je me réveillais avec ces terribles maux de tête matinaux, je pensais simplement avoir mal dormi. Je ne savais pas que mon corps luttait pour respirer toute la nuit. Les apnées du sommeil se caractérisent par des fermetures répétées du pharynx pendant plus de 10 secondes et plus de 5 fois par heure. Ces interruptions respiratoires sont comme de mini-noyades nocturnes pour ton organisme.

À chaque apnée, plusieurs phénomènes dangereux se produisent :

  • Une chute du taux d’oxygène dans le sang (hypoxémie)
  • Des micro-réveils dont tu n’as généralement pas conscience
  • Une alternance bradycardie/tachycardie (ralentissement puis accélération du rythme cardiaque)
  • Des variations importantes de la pression intrathoracique
  • Une activation du système nerveux sympathique
  • Une inflammation chronique de bas grade

Une nuit, mon compagnon m’a réveillée en panique après avoir remarqué que je ne respirais plus pendant plusieurs secondes. Cette prise de conscience a marqué le début de mon parcours vers le diagnostic et le traitement.

Le rythme cardiaque chamboulé : mécanismes cardiovasculaires en jeu

Pendant mes années d’infirmière, j’ai vu de nombreux patients souffrant de problèmes cardiaques sans jamais faire le lien avec leur sommeil. Aujourd’hui, je comprends pourquoi ce lien est si puissant. Les apnées répétées induisent une surpression thoracique qui affecte directement les cavités du cœur, pouvant les dilater progressivement.

L’hypoxémie nocturne répétée provoque un resserrement des artères, ce qu’on appelle la vasoconstriction. Chez les patients déjà fragilisés par des problèmes coronariens, cela peut entraîner :

La rupture de plaques d’athérome (dépôts graisseux dans les artères), la formation de caillots sanguins et, dans les cas graves, un infarctus du myocarde. Un patient souffrant d’apnée du sommeil a cinq fois plus de risque de développer une maladie coronarienne qu’une personne respirant normalement la nuit.

Complication cardiovasculaire Prévalence chez les patients avec apnée
Hypertension artérielle 30-40% (83% dans l’hypertension résistante)
Fibrillation atriale Risque significativement augmenté
Insuffisance cardiaque Favorisée par l’hyperpression intrathoracique
Mort subite cardiaque Risque multiplié par 2,57 entre minuit et 6h

Je me souviens d’une patiente de 52 ans que j’accompagnais en sophrologie. Elle souffrait d’hypertension résistante aux médicaments depuis des années. Après un diagnostic d’apnée sévère et la mise en place d’un traitement adapté, sa tension s’est enfin stabilisée. Cette expérience m’a profondément marquée et a confirmé l’importance de considérer le sommeil comme un pilier fondamental de la santé cardiovasculaire.

Les femmes encore plus fragiles à certaines périodes de la vie

Avec mon expérience de femme ayant traversé des troubles du sommeil, j’ai découvert que nous présentons 30% de risque supplémentaire de développer une maladie cardiovasculaire en cas de SAS modéré à sévère. Si l’apnée est deux fois plus fréquente chez les hommes en général, cette différence s’estompe après la ménopause.

Deux périodes sont particulièrement sensibles pour nous :

  1. La grossesse : les changements hormonaux et la prise de poids peuvent favoriser l’apparition ou l’aggravation d’apnées du sommeil, augmentant les risques d’hypertension gravidique et de prééclampsie.
  2. La ménopause : la chute des œstrogènes modifie la répartition des graisses et le tonus musculaire, y compris au niveau du pharynx, rendant les apnées plus fréquentes.

À 38 ans, alors que j’étais en préménopause précoce, mes troubles du sommeil se sont aggravés. Cette coïncidence m’a incitée à approfondir mes connaissances sur ces liens hormonaux et à adapter mon accompagnement auprès des femmes que je suis.

Comment diagnostiquer et traiter ce tueur silencieux

Si tu te reconnais dans les symptômes comme la somnolence diurne, les ronflements importants, les réveils en sursaut avec sensation d’étouffement ou les maux de tête matinaux, ne reste pas dans l’incertitude. Le dépistage initial peut se faire avec la méthode STOP-BANG qui évalue 8 critères simples.

Le diagnostic définitif nécessite une exploration du sommeil :

La polygraphie ventilatoire nocturne, qui mesure les paramètres respiratoires pendant ton sommeil, ou la polysomnographie, un examen plus complet qui analyse également l’activité cérébrale. La sévérité est évaluée selon le nombre d’apnées par heure : de 10 à 15 (syndrome léger), de 15 à 30 (syndrome modéré), ou plus de 30 (syndrome sévère).

Quant aux traitements, ils ont transformé ma vie et celle de nombreux patients que j’accompagne :

La pression positive continue (PPC) reste le traitement de référence pour les cas modérés à sévères. Ce petit appareil délivre une pression d’air à travers un masque nasal pour maintenir les voies aériennes ouvertes. L’orthèse d’avancée mandibulaire, que j’ai personnellement utilisée pour mon apnée légère, peut être une bonne alternative pour certains profils.

Les mesures d’hygiène de vie sont également essentielles : la perte de poids (une réduction de 10-15% du poids initial peut déjà améliorer significativement les symptômes), l’activité physique régulière, l’arrêt du tabac et de l’alcool, ainsi qu’une bonne hygiène du sommeil.

N’attends pas comme je l’ai fait. Plus tôt tu agiras, plus tu protégeras ton cœur de ces assauts nocturnes répétés. Ton corps mérite de respirer librement, même dans les profondeurs du sommeil.

https://sommeil-profond.fr/

Clemence

Rédacteur de blog et journaliste, je navigue entre l’instantané du reportage et la réflexion du contenu long format. J’écris avec rigueur, curiosité et passion, en croisant les codes du journalisme et ceux de la rédaction web.

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