Résumé de l’article
Points essentiels | Explications détaillées |
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Définition du sommeil indien | Pratique dangereuse consistant à s’hyperventiler puis bloquer sa respiration jusqu’à provoquer un évanouissement par manque d’oxygène. |
Risques médicaux graves | Entraîner des lésions cérébrales irréversibles, traumatismes crâniens lors des chutes et risques d’arrêts cardiaques. |
Propagation chez les jeunes | Phénomène touchant principalement les collégiens avec 40% des écoliers de CE1-CE2 ayant déjà pratiqué des jeux d’asphyxie. |
Amplification par les réseaux sociaux | Diffusion accélérée via TikTok malgré les restrictions, avec contournement des limitations par utilisation de termes alternatifs. |
Incidents recensés | Plusieurs cas signalés à Abbeville, Saint-Brieuc et six malaises dans l’académie de Nice en 2021. |
Actions de prévention | Interventions de l’APEAS dans les établissements scolaires pour sensibiliser aux conséquences à long terme. |
Le sommeil indien est un jeu dangereux qui provoque un évanouissement forcé par privation d’oxygène au cerveau. Connaissant un regain de popularité sur les réseaux sociaux comme TikTok, cette pratique consiste à s’hyperventiler puis à bloquer sa respiration jusqu’à perdre conscience. Avec mon expérience de sophrologue ayant travaillé avec de nombreux adolescents, je tiens à te mettre en garde : ce n’est absolument pas une technique de relaxation mais un comportement à risque pouvant causer des dommages cérébraux irréversibles.
Qu’est-ce que le sommeil indien et pourquoi est-il dangereux
Le « sommeil indien » ou « rêve indien » est malheureusement présenté comme un jeu alors qu’il s’agit d’une pratique extrêmement risquée. J’ai découvert son existence lors d’une intervention dans un collège où une élève m’a confié avoir vu ses camarades s’y adonner dans les couloirs.
La technique consiste généralement à :
- S’hyperventiler pendant quelques secondes
- Bloquer sa respiration en mettant son pouce dans la bouche
- Tenir jusqu’à l’évanouissement
Ce procédé provoque une privation d’oxygène au cerveau entraînant une syncope. Certains participants recherchent les hallucinations qui peuvent accompagner la perte de conscience. Un témoignage recueilli illustre bien le mécanisme : « Elle s’est mise à genoux, elle a soufflé, soufflé. Ensuite, elle s’est relevée, elle avait mal à la tête. Elle a mis son doigt dans la bouche et elle est tombée. »
Pendant mes années d’infirmière, j’ai vu les conséquences de ces comportements à risque. Le cerveau privé d’oxygène s’endommage très rapidement, souvent de manière invisible mais irréversible. Ce qui commence comme un jeu peut se terminer aux urgences, ou pire encore.
La propagation inquiétante du phénomène dans les établissements scolaires
Plusieurs établissements ont récemment signalé des cas inquiétants. Des malaises ont été rapportés dans un collège à Saint-Brieuc, tandis que l’académie de Nice a enregistré six incidents liés au « rêve indien » en mai 2021. À Abbeville dans la Somme, plusieurs cas ont également été signalés.
Lors de mes interventions en milieu scolaire, j’ai constaté que ce phénomène touche principalement les collégiens et lycéens, mais descend parfois jusqu’en primaire. Une étude de la Société française de pédiatrie menée dans la région de Toulouse révèle que 40% des écoliers de CE1 et CE2 ont déjà pratiqué au moins un jeu d’asphyxie ou d’étranglement. Ces chiffres sont glaçants.
Les réseaux sociaux amplifient la diffusion de ces comportements dangereux. Sur TikTok notamment, des défis incitent les jeunes à partager leurs vidéos pour « gagner en visibilité ». Bien que la plateforme restreigne la recherche du terme « rêve indien », les utilisateurs contournent cette limitation en utilisant l’expression « sommeil indien ».
Lieu | Type d’incident | Année |
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Collège d’Abbeville (Somme) | Plusieurs cas signalés | Récent |
Saint-Brieuc (Côtes-d’Armor) | Malaises dans un collège | Récent |
Académie de Nice | Six malaises liés au « rêve indien » | 2021 |
Agglomération de Chambéry | Cas rapportés | Récent |
Les conséquences médicales graves et parfois irréversibles
Pendant mes années d’insomnie, j’ai étudié en profondeur les mécanismes du sommeil et les effets de l’hypoxie cérébrale. Je peux t’assurer que les risques associés au « sommeil indien » sont bien réels et extrêmement graves :
Les traumatismes crâniens sont fréquents lors de l’évanouissement, la personne perdant tout contrôle et pouvant se cogner violemment la tête en tombant. J’ai soigné plusieurs adolescents victimes de commotion cérébrale suite à ce type de chute.
Plus inquiétant encore, la privation d’oxygène peut engendrer des crises d’épilepsie et des lésions cérébrales graves. Ces dommages sont souvent irréversibles et peuvent entraîner un handicap à vie. Une neurologue avec qui je collabore m’a expliqué que ce risque de handicap permanent est plus élevé que le risque de décès immédiat.
Les arrêts cardiaques constituent également un danger réel, particulièrement pour les personnes présentant des défaillances cardiaques non diagnostiquées. À long terme, les lésions cérébrales peuvent provoquer des crises d’épilepsie récurrentes, compromettant définitivement la qualité de vie.
Prévention et sensibilisation : une responsabilité collective
Face à cette situation alarmante, plusieurs initiatives de prévention ont été mises en place. L’Association pour la Prévention des jeux dangereux (APEAS) intervient régulièrement dans les établissements scolaires pour sensibiliser élèves et parents.
J’ai moi-même rejoint ce mouvement après avoir pris conscience de l’ampleur du problème. Lors de mes ateliers, j’insiste sur les conséquences à long terme plutôt que sur le risque de décès immédiat. L’idée d’un handicap permanent, d’une vie diminuée, marque davantage les esprits des adolescents.
Il existe également d’autres jeux dangereux similaires contre lesquels nous devons rester vigilants :
- Le « jeu de la virgule » qui consiste à saisir un camarade et à tourner brutalement sa tête
- Le « jeu du foulard », dont le « sommeil indien » est une variante
Une enquête Ipsos de 2012 révélait qu’un enfant sur dix a déjà pratiqué l’un de ces jeux dangereux. L’association APEAS a signalé plusieurs cas de décès en 2024 liés à ces pratiques. Ces statistiques soulignent l’urgence d’informer et de protéger nos enfants.
J’ai accompagné des parents dont les enfants avaient subi des séquelles suite à ces jeux. Leur désarroi m’a profondément marquée. La meilleure prévention reste le dialogue ouvert avec les enfants et adolescents, combiné à une éducation aux risques réels. Si tu as des enfants ou des ados dans ton entourage, prends le temps de leur parler de ces dangers, sans dramatiser mais avec sincérité.